Trois questions à Michel Barlow

Michel Barlow, vous êtes l’auteur d’un petit livre à la fois très drôle et très profond qui vient de paraître : Les Pères du désert vous parlent… les Mères du désert aussi.

Non, je ne suis pas l’auteur de ce livre, je n’en suis que le co-auteur : ce livre doit énormément à son illustratrice, Sylvie Lucel dont les dessins pleins d’humour et de tendresse parlent au moins autant que mon texte !

Qui êtes-vous, Monsieur le co-auteur ?

Je suis un vieux bonhomme de 80 ans passés, époux, père et grand-père émerveillé. J’ai été professeur de lettres et de pédagogie au collège, au lycée, en université. Un prof émerveillé par l’intelligence, l’humour, la créativité de ses élèves ! Le plus important, enfin : il y a une quinzaine d’années, j’ai rejoint l’Église protestante unie qui s’appelait encore Église réformée de France, après un long parcours de révolte au sein de l’Église catholique qui s’est conclu par une maîtrise de théologie ! Je dis souvent que je suis un théologien et un bibliste amateur : non professionnel, mais aussi passionné par son sujet… comme on parle d’un amateur de bon vin ! Ça se voit dans mes livres… du moins, je l’espère !

Pourquoi écrivez-vous ?

C’est vrai que l’écriture est mon vrai mode d’expression. Je ne sais pas dessiner et je n’ai pas l’oreille musicale ! Suis-je pour autant un écrivain ? Peut-être bien. Au début de ma carrière d’enseignant, dans un collège de la banlieue nord de Lyon, mes élèves de 3^e avaient interviewé le romancier Gilbert Cesbron alors au faîte de sa gloire, et l’un des garçons lui avait demandé tout de go : « Qu’est-ce qu’un écrivain, finalement ? » Cesbron lui avait répondu : « Ce n’est pas forcément quelqu’un qui a du succès, ni même du talent ; c’est quelqu’un qui ne peut pas ne pas écrire, il en mourrait si on l’en empêchait ! » C’est mon cas. Je dis souvent que l’écriture est chez moi un TOC : trouble obsessionnel compulsif ! Aussi, ai-je beaucoup beaucoup publié : des romans, des contes et des nouvelles à tirage confidentiel, des essais de pédagogie ou de théologie…

Quelle est l’histoire de ce livre ?

C’est Sylvie Lucel qui en a eu l’idée. Elle pensait d’abord en faire une bande dessinée et m’a demandé d’en écrire le synopsis. Emporté par mon élan, après avoir relu mes documents sur le sujet, j’ai composé très rapidement ces récits. Le livre paraît dans une collection qui est destinée prioritairement aux adolescents, mais il peut tout autant donner à penser et à prier aux adultes ! Ces mystiques du désert que j’évoque étaient si passionnés par le Christ que cela les amenait parfois à des excentricités qui nous interpellent comme les paraboles de l’Évangile ! Je vais vous faire une confidence : ma prière secrète d’écrivain quand sort un de mes livres, c’est : « Seigneur, je n’en attends pas la gloire et encore moins la fortune (rire), mais si un seul de mes lecteurs avait envie de prier une minute après avoir fermé le livre, je serais comblé ! »