Protestants en Suisse

Organisation et avenir de l’EERS : En chemin depuis 100 ans

01 octobre 2023

Une histoire centenaire qui doit permettre une meilleure représentation nationale et internationale et un plus grand témoignage dans la société sécularisée.

L’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) a été fondée en 1920 sous le nom de « Fédération des Églises protestantes de Suisse » (FEPS) afin d’assurer une représentation au niveau national et international. À la suite de la Première Guerre mondiale, en tant que fédération d’Églises dans un État neutre, elle voulait servir de point de contact international pour les Églises dans l’Europe de l’après-guerre. Les différentes Églises membres conservaient leur autonomie, de sorte que la Fédération ne représentait pas une Église à proprement parler, mais plutôt une organisation faîtière de ces Églises.

Rita Famos, à la tête des Églises réformées

et de l’Église méthodiste (© EERS)

Étapes significatives

La Fédération s’est rapidement développée dans plusieurs directions. En 1922, l’Église méthodiste épiscopale y fut admise puis les Églises suisses à l’étranger. En 1946, les Églises membres fondent l’Entraide protestante suisse (EPER), pour venir en aide aux personnes en détresse dans une Europe ravagée par la guerre. En 1948, la Fédération adhère au Conseil œcuménique des Églises lors de sa première assemblée générale à Amsterdam. En 1959, elle adhère à la Conférence des Églises européennes. En 1974, la Fédération adhère à la Communion de Leuenberg (aujourd’hui CEPE).

 

De fédération à communion

En 2020, la FEPS deviendra une communion d’Églises sous la forme de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS). L’EERS est aujourd’hui la communion d’Églises des 24 Églises réformées évangéliques de Suisse ainsi que de l’Église évangélique méthodiste. Elle assume des tâches que certaines Églises membres ne peuvent pas accomplir elles-mêmes, comme la représentation nationale et internationale, et coordonne les différents groupes spécialisés au niveau national.

 

L’action de l’Église pour aujourd’hui

Au cours des 50 dernières années, la part réformée de la population a fortement diminué. De nombreuses personnes en Suisse ne connaissent plus les traditions, les histoires et les positions sociopolitiques réformées ou chrétiennes en général. Nous considérons cela comme une chance à saisir pour nous rapprocher des gens par le biais des réseaux, des médias sociaux et d’une bonne communication stratégique.

 

La plupart des membres de l’Église s’identifient presque exclusivement à la communauté locale. Nous voulons renforcer le sentiment d’appartenance entre les membres de l’Église au niveau national et international. Ainsi, nous regardons avec intérêt vers la France. L’Église protestante unie de France a réussi à se présenter vers l’extérieur sous un logo unique et identifiable.

 

Le développement de l’Église fait déjà l’objet d’un travail intensif au niveau de la base ecclésiale. Mais nous ne mesurons pas le succès de ces efforts et nous nous concentrons unilatéralement sur le nombre de membres. Or de nombreuses personnes que nous atteignons par ces nouvelles formes et ces nouveaux points de départ ne deviennent pas membres de l’Église. Nous voulons mieux comprendre le type de participation qui leur correspond et leurs besoins afin de découvrir avec elles de nouvelles formes d’Église.

 

À l’avenir, il nous faudra des communautés fortes au niveau local, avec des personnes engagées avec enthousiasme, et un centre national qui nous relie au monde, à la politique et à l’œcuménisme.

Rita Famos
Présidente de l’Église évangélique réformée de Suisse

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