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Au fil de la Bible

Exode 17.8-16 : La team Moïse à la manœuvre

27 mai 2024

Dès sa naissance, Moïse est au bénéfice d’un travail d’équipe pour rester en vie : sa famille, la fille du pharaon et ses servantes. Et au moment de la sortie d’Égypte, encore une fois, Moïse n’est pas seul !

Dès le chapitre 3 du livre de l’Exode, Moïse a été choisi pour porter une parole de libération au pharaon. On pourrait le considérer comme l’élu désigné pour sauver ses frères et sœurs de l’esclavage.

Mais « l’élu », dès les premières paroles qui lui sont adressées, ne s’estime pas du tout légitime et encore moins capable de mener à bien cette mission.

 

Prémices de l’équipe

Alors, Dieu le rassure : « Je serai avec toi. » Malgré cette promesse, Moïse est encore sceptique sur ses capacités et craint que ni le pharaon ni ses frères et sœurs ne le croient ou prêtent ne serait-ce que l’oreille à ses paroles ; à ces paroles qu’il pense difficilement fluides. Alors, après un temps d’agacement de Dieu, ce dernier lui adjoint Aaron, le lévite et frère de Moïse. Dieu sera avec la bouche de Moïse et celle d’Aaron. Aaron parlera alors que Moïse sera muni du bâton qui lui permettra de réaliser des signes.

Ainsi, voici une première équipe constituée : sous la bénédiction de Dieu, Aaron et Moïse seront à la manœuvre pour faire sortir le peuple de cette terre d’esclavage. Le bâton de Moïse sera toujours là, parfois passant entre les mains d’Aaron, parfois brandi au ciel, parfois jeté au sol ; parfois les mains suffiront pour que le signe se réalise ou pour que la mer s’ouvre devant les Israélites ou se referme sur les Égyptiens.

 

Une équipe renforcée

La mer des Joncs est à plus de 300 km derrière eux lorsque les Amalécites décident de les attaquer. Mais pourquoi attaquer ce peuple qui n’a rien à voler, mais également qui a à ses côtés Dieu, qui a anéanti les Égyptiens. Un midrash raconte qu’Amalec a voulu tout simplement affaiblir le peuple en le faisant douter de ses capacités, de sa foi… de tout !

Et c’est encore la mise en place d’une équipe qui va permettre à Israël de l’emporter : Moïse, Aaron, Hour et Josué. Ce dernier est le chef militaire, le stratège qui va organiser ses hommes, son armée ; quant aux trois autres, ils seront le bras (des-)armé spirituel. Moïse qui, comme bien souvent, étend la main, lève la main pour qu’ait lieu le signe. Aaron et Hour, comme soutien pour que le signe perdure et conduise à la victoire d’Israël.

C’est un combat qui est mené aussi bien dans la plaine, sous les ordres de Josué, que sur la colline. Un combat corporel et un combat spirituel qui met également le corps à l’épreuve. Le soutien et la confiance sont de mise.

 

Le soutien comme signe d’humanité

L’image de Moïse soutenu par Aaron et Hour, sa famille, me fait penser à cette arrivée de la dernière manche du Championnat du monde de triathlon en 2016 : Jonathan, le Britannique, est en tête de course, la ligne d’arrivée n’est qu’à quelques mètres de lui, mais après autant d’efforts, sous la chaleur et dans l’humidité mexicaines, il est pris d’un malaise et s’écroule. Arrivent deux autres coureurs. L’un va continuer son effort et franchir ainsi la ligne d’arrivée en première position. Le second n’est autre qu’Alistair, le frère aîné de Jonathan qui va agripper son frère, le supporter, le soutenir jusqu’à franchir à leur tour la ligne d’arrivée, Jonathan prenant la deuxième place, Alistair la troisième.

Alistair aurait pu également, à l’image du gagnant sud-africain de l’épreuve, laisser son frère sur le côté, entre les mains des secouristes arrivés à la rescousse et finir à la deuxième place. Mais quel goût aurait eu cette deuxième place, certainement un goût beaucoup plus amer qu’une troisième place en ayant tendu la main à son frère ? Peut-être même que cette deuxième place aurait pu avoir le goût de la défaite humaine, de la perte d’humanité. Même si l’on peut se dire qu’une course est une course, mettant à l’honneur les plus forts et non pas les plus humains.

 

Ensemble, c’est mieux

C’est la défaite humaine et spirituelle qui aurait pu avoir lieu ce jour-là à Rephidim.

Moïse, « l’élu » aurait pu s’appuyer sur sa seule force, ses propres capacités. Mais il a su faire fi d’un potentiel orgueil et accepter que d’autres mains soutiennent les siennes. Un véritable travail d’équipe !

Le bâton de Moïse, ses mains sont symboles de force et de pouvoir dans ces chapitres de l’Exode. Les mains de Moïse, d’Aaron et d’Hour ont été plus fortes que la main d’Amélec… C’est cette main qui est citée dans les derniers versets de ce chapitre : « Parce qu’une main s’est levée contre le trône du Seigneur. »

Une main face à six mains… À plusieurs, de façon intelligente, collaborative on peut arriver à beaucoup de choses, d’autant plus lorsque les orgueils, les egos sont mis de côté pour que ce soit l’équipe comme unité qui gagne le combat.

Comme le dit le proverbe : « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. » Et ce, dans tous les domaines de la vie… et de la vie d’Église !

En savoir plus

10 000 pas…

Vous connaissez tous ce conseil santé : 10 000 pas par jour pour rester en forme ! Leitmotiv totalement étranger aux Israélites marchant dans le désert. Quarante années de marche, quarante années d’errance. Si les Israélites ont certainement atteint assez rapidement la frontière avec la terre promise, par peur, ils n’ont pas souhaité y pénétrer et c’est alors que Dieu les a condamnés à ces quarante années d’errance, de nomadisme. Combien de kilomètres au total ? Combien de pas ? Beaucoup trop de toute façon ! Étonnamment, ce sont les mains qui sont mises à l’honneur dans ces récits d’exode, comme dans ce passage de la bataille contre les Amalécites… et les pieds alors ? Ils sont presque absents de ces textes. Ce sont bien eux qui sont en action durant toutes ces années, eux qui portent les Hébreux, eux qui les font avancer dans le sable brûlant du désert, mais ils semblent insignifiants. Ces pieds qu’un autre marcheur mettra à l’honneur plus d’un millénaire après en lavant les pieds de ses amis… Mais ça, c’est une autre histoire !

 

Lecture du jour : https://www.painquotidien.net

Nicole Roulland-Rupp
Rédactrice en chef de Réveil

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