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Œcuménisme

Du conflit à la communion - Ensemble dans l'espérance - Strasbourg 6 décembre 2016

15 janvier 2017
En écho à la célébration du 31 octobre dernier à Lund , Strasbourg, un des berceaux du mouvement de la Réforme au XVIe siècle, a été choisie pour l’organisation de la journée œcuménique nationale pour le lancement de la commémoration des 500 ans de la Réforme.

C’est à l’invitation de l’UEPAL , de l’ÉPUdF, le CECF, de la CEF et de l'Archevêché de Strasbourg qu’a été concélébrée, le 6 décembre 2016, la liturgie de Lund. Cette prière à l’église Saint-Thomas, considérée comme la cathédrale des Protestants à Strasbourg, a rassemblé un grand nombre de participants et de nombreux responsables d’Églises, dont le Cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le pasteur François Clavairoly, président de la FPF , Mgr Vincent Jordy, président du Conseil pour l’unité des chrétiens de la Conférence des évêques de France, Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, le métropolite Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France…

 

 

Cet anniversaire fut à la fois un temps de mémoire et un temps d'approfondissement de notre pratique de l'œcuménisme. Le moment de prière commune fut empreint d’émotion, d’humilité, de recueillement et de reconnaissance. Il ne s’agissait pas de « fêter » les 500 ans de la Réforme, mais de se souvenir de cette page tourmentée de l’histoire des chrétiens, histoire aussi d’émancipation intellectuelle, spirituelle et d’intuition théologique. Des engagements ont été pris : se placer toujours dans une perspective d’unité, se laisser transformer par la rencontre de l’autre, s’engager à rechercher l’unité visible, redécouvrir ensemble la puissance de l’Évangile de Jésus-Christ pour notre époque, témoigner de la grâce de Dieu en proclamant l’Évangile et en se mettant au service du monde.

Autre moment important de cette journée, la conférence donnée par le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, sur les défis de l’œcuménisme, cinquante ans après Vatican II. Comme l’a rappelé Christian Albecker, président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine, « le paysage œcuménique a fortement évolué depuis cinquante ans. Aujourd’hui, les attentes sont importantes entre catholiques et protestants et les intérêts bien plus que polis ».

 

Pour les Églises, l’intérêt de l’œcuménisme est d’offrir une voix crédible des chrétiens dans la société. « Face aux raidissements identitaires et au discours du “tout se vaut”, nous pouvons ouvrir un chemin qui puisse inspirer la société au niveau social, économique et politique », explique le pasteur Laurent Schlumberger, président du Conseil national de l’ÉPUdF. 

Eglise Saint Thomas

 

« Un autre intérêt de ce dialogue, c’est de réfléchir ensemble à la façon de partager l’Évangile avec ceux qui en sont éloignés, dans un contexte de sécularisation, commun aux catholiques et aux protestants. »

Si les représentants des Églises se félicitent de parler le même langage au sein « d’une diversité réconciliée », ils ont précisé ne pas se reposer sur leurs lauriers. « Dans la déclaration commune à Lund, la question de l’hospitalité eucharistique n’a pas été éludée, cette question est sereinement réfléchie et pourrait faire l’objet d’un prochain accord », a révélé Laurent Schlumberger.
Le 500e anniversaire de la Réforme n’est pas l’auto-célébration du protestantisme, il y a désormais un consensus sur l’essentiel dit le théologien André Birmelé, professeur au Centre d’études œcuméniques de la FLM , centre installé à Strasbourg depuis 1964, il a d’ailleurs participé à l’élaboration du livret de cette prière commune.
La condition pour avancer maintenant, c’est que l'on puisse se reconnaître mutuellement comme étant des expressions authentiques et légitimes de l'Église Une du Christ, une Église à plusieurs visages. La diversité ne doit pas être séparatrice, car elle émane de la grâce multiforme de l'Esprit Saint, selon les lieux, les temps et les cultures. L'unité est noble certes, ce sont les efforts que nous faisons, c'est bien. Mais la communion c'est plus grand plus fort et plus essentiel. Nous sommes catholiques, protestants, orthodoxes, nous sommes nécessaires les uns aux autres.
La finalité du dialogue œcuménique, sa base, n'est pas un ensemble de compromis qui ne résisteraient pas à l'épreuve du temps, c’est un dialogue en vérité, c'est lorsque moi je sais qui je suis, même si la langue de l'autre ne sera jamais ma langue maternelle.
L’essentiel pour le pape François reste « l’œcuménisme en chemin »  assure Antoine Nouis. « C’est dans ce sens que je comprends son action et ses gestes, il ne place pas son pontificat en surplomb, mais en fraternité. »
Nicole Vernet

Dans le cadre de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, retransmission à 11 h de la célébration à l'Eglise Saint Thomas de Strasbourg sur France 2, Présence Protestante. 

 

Nicole VERNET

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