livre

Un récit d'arbres et d''arbres et d'humanité.

05 mai 2019

 

L’arbre monde, Richard Powers, Cherche midi, 2018, 530 p., 22 €.

Grand prix de la littérature américaine 2018.

 

 

C’est un long poème de plus de 500 pages, mais je me suis laissé bercer par ces tirades de noms d’arbres en voie d’extinction ou pas, aulne, châtaignier d’Amérique, plaqueminier, noyer, sorbier, chêne, aubépine, mangrove, muscadier, baja. Les noms d’espèces se succèdent et racontent un rêve, oublié au réveil. « C’est ça le problème avec les humains, à la racine de tout. La vie court à leur côté, inaperçue ».

L’auteur nous raconte l’histoire de huit personnes, toutes liées à l’arbre. Certains se retrouveront à une époque activistes, terroristes, défenseurs des arbres qu’on abat par milliers sur l’autel du papier, des meubles, des maisons, des emballages, luttant contre les bulldozers et les tronçonneuses qui les font tomber inlassablement au profit de l’huile de palme. Longtemps après, les uns finiront en prison, les autres réunis dans un amphi où Patricia annoncera la fin prochaine de l’arbre monde. Ray et Dorothy vieillissent ensemble et laissent les arbres et la nature reprendre leurs droits, la magie les poursuivra, le jardin entourant leur maison faisant tache au milieu du lotissement aux jardins proprets.

Depuis je ne regarde plus les arbres de mon jardin de la même manière et je parle à mon châtaignier, mon érable, mes cerisiers et mes guigniers, mon pin parasol et mon figuier…

Stéphane Griffiths

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