Un jour tu verras, on se rencontrera...
Sans doute pressentez-vous, vous aussi, que l’année qui vient va être riche d’événements importants pour le monde tout entier… aux États-Unis, en France, en Europe, au Proche-Orient… pour le meilleur ou pour le pire… ?
Je me souviens : il y a huit ans, j’avais le fort désir qu’Obama gagne l’élection américaine : « Yes, we can ! » Je croyais que cet homme-miracle allait, à lui seul, insuffler une ère nouvelle qui se diffuserait dans le monde entier, surmontant par son charisme les oppositions du Congrès… et autres avanies de ses ennemis ; mais ça ne s’est pas passé ainsi et ce grand homme n’a pu faire que de (relatives) petites choses…
Pour notre Église, cinq ans plus tard, c’est un homme de cette trempe que je souhaitais pour succéder à Benoît XVI, insufflant un esprit nouveau !
Visite du pape François à l'Eglise vaudoise de Turin
Le pape François nous a été donné, suscitant un fol espoir, ressenti même par les adversaires les plus coriaces de l’Église catholique ! Avec une évidente naïveté, j’ai cru que les montagnes allaient reculer jusqu’à la mer et que les membres les plus réticents de la Curie s’inclineraient au Souffle de l’Esprit… Mais non, l’opposition à la pensée du pape François pour être discrète n’en est pas moins virulente.
De fait, il apparaît bien que l’audace papale soit prudente et n’aille pas jusqu’à remettre en cause la théologie de l’Église catholique telle que la définit le Catéchisme édité en France en 1992, qui mériterait sans doute d’être « rafraîchi ».
Le grand mérite de notre pape est de renoncer très clairement à l’orgueil et au sentiment de supériorité qu’avait notre Église, volontiers condescendante vis-à-vis des autres Églises chrétiennes. Son grand mérite est de vouloir que nous, chrétiens, soyons d’abord vraiment accueillants, sans préjugés, ouverts à toute personne quelle qu’elle soit : nous sommes tous enfants de Dieu, aimés de Dieu…
Le papeFrançois et le pasteur Jean Martin Kruse - visite à l'Eglise luthérienne de Rome
Mais l’Unité, un rapprochement entre Églises chrétiennes, n’est pas à l’ordre du jour, même avec l’Église anglicane, pourtant présente aux JMJ, avec qui nous avons de grands liens et d’excellentes relations.
Avec un certain nombre de chrétiens d’ici, et au nom de notre foi chrétienne commune, nous voudrions plus de proximité avec les autres Églises, pouvoir célébrer ensemble. Cependant pour le pape François, jésuite et prudent, ce n’est pas son affaire mais celle des théologiens. Cette position habile mais frustrante pour ceux qui souhaiteraient que soit davantage célébré ensemble Celui qui nous unit, plus nourrissant que l’exploration des points de désaccord (si ténus à côté de l’Essentiel !).
Alors j’essaie de me trouver des raisons d’être patient. La Bible chante la patience de Dieu et non l’impatience des mortels !... Rappelez-vous Mouloudji qui chantait :
Un jour tu verras, On se rencontrera,
Quelque part, n’importe où, Guidés par le hasard
Nous nous regarderons
Et nous nous sourirons Nous danserons l’amour !
Yves Lasbleis, chrétien catholique,
Membre de l’association œcuménique « Bible & Culture »
Valenciennes