Aumônerie des prisons

Un film : “La Liberté“

01 avril 2019

Ce n’est pas un film sur l’emprisonnement qui est évoqué ici, mais un film avec des personnes condamnées et privées de liberté.

 

 

Le réalisateur, Guillaume Massart, a donné la parole aux personnes détenues à Casabianda. À partir de ces dizaines d’heures d’enregistrement, il a produit… un film ? un documentaire ? (à chacun de le nommer) de plus de deux heures, sorti dans le réseau national des salles le 20 février dernier.

Bien sûr, il y a le côté insolite (et bucolique) du cadre : une prison entièrement ouverte (unique en France), sans barbelés ni barreaux, où les personnes détenues exploitent les 1500 ha du domaine. Le rêve ?! Je vous laisse en juger par les témoignages recueillis.

Car ce qu’a recherché Guillaume, c’est d’abord de créer un espace libre de parole où la personne détenue, le criminel puisse exprimer au plus profond de lui ce qu’il juge, pense et ressent. Peut-être, ce faisant, peut-il se retrouver lui-même grâce à l’identité narrative.

Impossible pour moi d’en faire une critique objective (vous pourrez trouver ceci dans la presse et sur le net). L’émotion, lorsqu’apparaît à l’écran un des témoins qui cet été s’est noyé non loin du rivage, n’autorise pas l’analyse de l’œuvre avec recul. Mais les échanges engagés par Guillaume baignent dans une telle authenticité - permise seulement par le temps long - que nous sentons bien qu’il nous fait participer à une expérience unique et donc, malheureusement, trop rare.

Avant de vous livrer quelques critiques relevées dans la presse, je précise que la commission Justice Aumônerie de Prison de la FPF a contribué au financement de ce film.

« La Libertédevient un film de parole, et par l’ampleur d’un cheminement qui porte jusqu’à la pointe d’un témoignage extraordinairement poignant, éclairant et puissant, un grand film de parole. »
Florence Maillard, Cahiers du Cinéma

« Un grand film, ce n’est parfois pas autre chose que cela : la rencontre miraculeuse, de part et d’autre de la caméra, de deux besoins, ici entre un regard sondant l’indicible et une voix cherchant désespérément à déchirer le silence. »
Mathieu Macheret, Le Monde

Alain Sorba,
Aumônier régional

 

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