Aumônerie des Hôpitaux

Spécificité de l'aumônerie protestante

01 décembre 2017

L’Église est présente à l’hôpital par la présence de l’aumônerie pour porter les valeurs protestantes dans cet espace public à destination de personnes fragilisées par la maladie. Mais quelles sont ces valeurs que notre foi inspire ? Y a-t-il un accompagnement spécifiquement protestant ?

Spécificité de l'aumônerie protestante

 

Luther et la maladie

Luther a délaissé les discours du Moyen Âge traditionnels insistant sur la participation du malade par ses souffrances à la mort de Jésus. Il a mis l’accent sur la quête du réconfort, et la consolation des âmes affligées. Il préconisait la visite au malade, en tout premier lieu pour lui exprimer affection et intérêt, en posant le regard sur la souffrance du chrétien plutôt que sur la maladie elle-même. Cela revenait à ne plus émettre de jugement sur les raisons de la situation traversée et à porter attention aux « graves tentations », notamment le désespoir, éprouvées en temps de douleur. Le secours proposé consistait à aider le souffrant à acquiescer à la volonté de Dieu, à l’exhorter à rester ferme dans sa foi et à intercéder en sa faveur. Le verset du Psaume 31.16 « Mon sort est entre tes mains », jusque-là perçu par le réformateur comme une espérance pour l’au-delà, prenait un sens nouveau de promesse du secours divin pour le temps présent.

La parole et la rencontre

Aujourd’hui encore, l’accompagnement protestant valorise la parole échangée plutôt que le rite, et la rencontre se fait de personne à personne. Il ne s’agit pas de donner une direction ou même d’absoudre, mais plutôt de partager une réflexion, côte à côte et dans le plus grand respect des convictions de l’autre, en étant témoin de la grâce, porteur de la promesse que tout est déjà offert à chacun individuellement, sans condition, sans jugement, dans une relation personnelle et intime à Christ. Mais la personne n’est pas pour autant abandonnée des hommes, et la présence humaine proposée dans la visite vient écouter celui qui a besoin d’être entendu, de devenir sujet de ce qu’il vit.

Anne-Laure CRONFALT,

Nice

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