À la rencontre de

Sandrine Bourreau, comédienne et authentique

01 mars 2019

Le PO a choisi d’aller à la rencontre d’une comédienne. Pas vraiment liée au protestantisme poitevin, elle a eu l’occasion de croiser un certain nombre d’entre nous et sa curiosité naturelle a fait qu’elle a bien voulu me recevoir.

Il y a des protestants qui sont tombés dans la marmite quand ils étaient petits et il y a des comédiens qui sont nés avec un costume de scène. Née de parents comédiens amateurs tous les deux, elle a toujours voulu monter sur les planches. Et depuis trente ans, elle n’a pas fait d’autres métiers. « Grâce au statut d’intermittent, un statut qu’il faut défendre bec et ongles », nous dit-elle. Malgré les attaques régulières de ceux qui trouvent que la culture coûte trop cher et que cela ne sert à rien ! « Quand j’étais enfant, je faisais rire mes potes et mes instits » et elle se souvient avec tendresse de son premier rôle dans Les Femmes savantes à Bressuire l’année de son bac.

Un personnage typique

Connaissez-vous Claudette Fuzeau ? Une agricultrice à Guenay dans les Deux-Sèvres qui parle comme sa grand-mère, le parler de là-bas. Son vocabulaire sent la gâtine, son accent chuinte comme une poignée de terre dans la goule et sa gouaille vous entraîne sur le marché de Parthenay un mercredi matin.
C’est à la fois un one woman show où elle parle par exemple de son cabinet de médecine parallèle (elle magnétise les mojettes -prononcer mojjhhhettes- pour apporter du bonheur). Et c’est aussi un personnage qu’elle propose dans les entreprises (spectacle offert aux salariés, formations internes pour remotiver les équipes et par le rire adoucir le climat). Cette activité l’amène à s’imprégner des produits et de l’ambiance de l’entreprise en rencontrant les salariés et la direction, quelquefois même en s’y plongeant pendant plusieurs semaines. Après, devant les salariés, Claudette improvise pour valoriser les salariés en riant, révéler des dysfonctionnements...
Elle m’apprend que, préparant un spectacle dans une entreprise de fermetures, elle a découvert qu’il n’y a pas de volets sur les maisons dans les sociétés du nord de l’Europe à majorité protestante où l’on reste jour et nuit ouvert sur l’extérieur.

Une improvisation décapante

C’est comme cela qu’elle est venue au cours de journées organisées par l’Église unie de Moncoutant invitée par Michel Toillon... Elle a pris plaisir à participer au culte (sauf pour ce qui concerne les prières auto flagellatrices et mortifères de confession des péchés lui rappelant son enfance dans l’Église catholique) et après avoir partagé le repas, elle est partie avec Claudette dans une vaste improvisation où le rire provoqué par le parler poitevin se mêlait au rire jaune des paroissiens renvoyés à nos pratiques ecclésiales qui en ont sans doute pris un coup. Mais nous, on aime quand on nous gratte là où ça gratte.
Au-delà de Claudette, Sandrine incarne d’autres personnages, dans d’autres compagnies de France et de Navarre, seule en scène ou non.
Les comédiens, comme les musiciens actuels, ont toute leur place dans nos vies d’Église et nos cultes pour nous rappeler que les spectacles vivants peuvent aider nos communautés à vivre la foi autrement.

 

En savoir plus

Page Facebook : claudette Fuzeau
claudette@claudettefuzeau.com

Stéphane Griffiths

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