Avec toi sur le chemin...

Retraite à l’Abbaye de Sénanque

01 mai 2017

Dans un monde assoiffé de vitesse, où l’on va de plus en plus loin et de plus en plus vite, comment redécouvrir le sens de la marche, qui est aussi une aventure spirituelle, une manière de redécouvrir sa foi ?

Pour la quatrième année consécutive, une trentaine de retraitants, et pas seulement des retraités (!), se sont retrouvés à l’Abbaye de Sénanque, du 17 au 19 mars. Un temps à l’écart choisi par les participants, un temps à part, un temps pour prendre du temps.

Cette année le thème de ces journées était « Avec Toi sur le chemin… » : « Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux » (Luc 24.13-35). Cheminement commencé lors de l’accueil du vendredi soir, où les habitués et les nouveaux se sont présentés avant d’entamer tranquillement le programme préparé par Karin Burggraf, pasteure à Salon, accompagnée de Catherine Poivre d’Arvor, thérapeute et accompagnatrice spirituelle, et de Gilles Teullié à l’intendance.

"Joie d'être ensemble dans ce lieu si beau…"
© Rolland Grégoire

Un peuple en marche

Dans la Bible, plusieurs passages de l’Ancien Testament nous indiquent des pistes à suivre. Genèse 27-41 : « don de la Loi, don de Dieu », au travers des dix paroles ; des balises pour ne pas se perdre sur les chemins de la vie. Ésaïe 9 : « le peuple qui marchait ». Ésaïe 40.3 : « Préparez les chemins du Seigneur »… Nous sommes héritiers d’un peuple parfois en errance, toujours en marche vers une terre promise, en quête de son Dieu, le Dieu des marcheurs bibliques, un Dieu nomade. Plus tard, tout au long des évangiles, Jésus marchera beaucoup, il est « l’Homme qui marche », il franchit toutes les lignes, il relève, il invite : « Va ! », il ouvre des passages jusqu’à l’ultime passage, au matin de Pâques.

Un chemin à inventer

Pour nous aider à cheminer, cinq propositions de réflexion autour de cinq verbes : marcher, raconter, relire, relier et repartir. Qu’est-ce que la symbolique du chemin dans la Bible ? Le mouvement, la marche, la vie, qui donnent la liberté ? Et de constater que le mouvement empêché devient un handicap. Partir alors à la recherche de son propre chemin, avec le texte du bon Samaritain (Luc 10.29-37) : la voie c’est l’amour, l’agapé ! Prendre conscience que le chemin d’Emmaüs est un cheminement personnel, mais également communautaire. Découvrir que ce chemin n’existe pas, mais qu’il se fait en marchant et que s’il n’y a pas de chemin, il n’y a pas de marcheur. Pas l’un sans l’autre !

Espace offert. « Caminante no hay camino . Se hace camino al andar » (Antonio Machado, poète espagnol contemporain). « Consentir à la Présence effleurée de Celui qui est tout à la fois le marcheur, le chemin et la marche ».

Françoise ROBERT-BOYAC et Rolland GRÉGOIRE

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