Quel Dieu me tue, quel Dieu me sauve??

01 décembre 2017

Les commémorations des 500 ans de la Réforme ont commencé mi-septembre, à Marseille, par une riche journée avec l’écrivaine et théologienne Marion Muller-Collard, invitée par l’aumônerie des hôpitaux, en partenariat avec la paroisse de Grignan.

La veille, le spectacle J’ai eu soif donnait la voix d’Anne-Marie Landes – aumônier et comédienne – au personnage d’une visiteuse à l’hôpital, ordinaire et si humaine ! Dans ses réflexions teintées d’humour, Lydiane la quinquagénaire fait vivre à la fois notre monde normal et celui qui effraie souvent, l’hôpital, pour mieux les réconcilier.

Marion Muller-Collard nous aide à traquer

les fausses images de Dieu

© DR

S’accepter vulnérable

Puis c’était la journée avec Marion Muller-Collard. L’avoir à Marseille était un vrai événement. Une vingtaine de catholiques, protestants, aumôniers, visiteurs bénévoles, aidants, catéchètes, tous motivés par leur désir d’accueillir, de dire leur foi ont participé, le matin, aux ateliers « Dire Dieu tel que je suis, comment assumer la subjectivité de notre témoignage ? » Quelques idées fortes se sont dégagées : tout travail de rencontre est d’abord un travail sur soi ; le christianisme porte le sceau de la vulnérabilité et c’est dans les failles que Dieu sauve. Des échanges ont émergé divers sujets de réflexion : la réparation (dans tous les sens), le témoignage non verbal et les émotions, quel dieu nous accompagne ou au contraire nous est intolérable ? L’échange profond et sincère a enrichi et élargi la vision de chacun.

Nos images de Dieu

« Quel Dieu me tue, quel Dieu me sauve ? », c’est sur ces questions en lien avec son livre L’autre Dieu que Marion Muller-Collard a fait sa conférence intitulée « Suivre Job sur son chemin, la dimension spirituelle de la souffrance ». Elle a parlé de la tragédie de la condition humaine et de la perte, mais aussi, du sens de la vie suivant le fil conducteur du livre de Job.

Lors du culte du dimanche, des extraits de ses livres ont été lus par Dilia Lhardit, comédienne, entrecoupés par la prédication d’Anne Faisandier et illustrés par des témoignages forts d’Anne-Marie Landes.

Au-delà des mots « théâtre », « conférence », « témoignage »... je suis très reconnaissante, car chaque intervention était une rencontre avec une expérience de vie, une recherche personnelle, sincère. Ce qui pourrait trop facilement paraître surtout intellectuel, ou artistique, atteignait le cœur de nos vies.

 

 

Michèle CHIANÈSE,
Visiteuse hospitalière

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