C'est quoi

Le bouddhisme tibetain ?

01 janvier 2018

Le bouddhisme est souvent qualifié de « 4e religion mondiale après le christianisme, l’islam et l’hindouisme ». Mais il est difficile de qualifier le bouddhisme de religion, dans la mesure où l’on n’y trouve pas de dieu créateur ; certains parleront alors de « philosophie », d’« éthique », etc. Néanmoins, le bouddhisme inclut un grand nombre de pratiques, rituels, théories, et il se manifeste souvent par une vénération à l’égard du Bouddha, de son vrai nom Siddhârta Gautama* (VIe s avant J.-C.).

 
  La prise de conscience

L’éveil bouddhiste commence par la reconnaissance de quatre réalités : la souffrance, la maladie, la vieillesse et la mort. Le bouddhiste est invité à chercher à découvrir la « nature de l’esprit », l’existence d’une « nature primordiale », que nous avons tous en nous mais qui se trouve obscurcie par l’ignorance.

 Le bouddhisme dans le monde © La Paz

Cette ignorance revêt trois aspects : l’impermanence (nous croyons que les choses sont permanentes alors que la réalité est essentiellement changeante), l’interdépendance (nous croyons que les choses et les personnes sont indépendantes les unes des autres alors que nous sommes interdépendants) et la multiplicité (nous nous croyons uniques alors que nous sommes multiples).
 
L’éveil

Nous avons donc une vue fausse de nous-mêmes. L’éveil consiste à transformer nos habitudes pour voir la réalité telle qu’elle est, et comprendre qui nous sommes vraiment. Il est atteint par une longue pratique de la méditation pour lever les « obscurcissements ».
La méditation va nous permettre de changer nos habitudes et de nous engager sur le chemin par trois types d’action : ne commettre aucune action négative, développer en nous la compassion et transformer notre esprit, transformer nos émotions (dont nous devons admettre qu’elles n’existent pas réellement par elles-mêmes) ; nous pouvons, en étant guidés par un maître lui-même éveillé, atteindre à un « esprit lumineux », fait de compassion, de « vivre avec les autres » et de sagesse.

Bouddha © Gilles Carbonell 

 

 

 

Le parallèle avec le judéo-christianisme

Cette idée qu’il faut mettre en pratique la compassion – et pas seulement la proclamer – en se mettant à la place de l’autre, que cette compassion va entraîner en nous des émotions bienfaisantes qui elles-mêmes nous mèneront à l’action, cette conception rappelle les prescriptions de l’Ancien Testament (Lévitique 19, par exemple), dont le très connu Tu aimeras ton prochain comme toi-même repris par Jésus six siècles plus tard. En fait, si l’on remarque que l’exil des juifs à Babylone est contemporain de l’enseignement du Bouddha, on peut se demander s’il n’y a pas eu des influences mutuelles par des voyageurs, des caravanes, etc.

 Le figuier issu d’une bouture de celui où Siddhârta Gautama aurait reçu la révélation © Gilles Carbonell

 

* Siddhârta Gautama est réputé avoir reçu la révélation alors qu’il se reposait sous un figuier. Cet arbre a fait l’objet du bouturage d’une de ses branches, c’est cette bouture qui, plantée au Sri Lanka, figure sur la photo ci-contre.

Gilles Carbonell

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