La sexualité aujourd’hui
Avec la disparition d’une part de tabou et les progrès liés aux féministes, la place de la sexualité dans la société aurait pu se normaliser. Or, à bien y regarder, le sujet n’est toujours pas serein. Les différents rebondissements à propos de l’affaire Weinstein, que ce soit dans le monde du cinéma mais aussi dans la société civile avec l’émergence de forums ou de fils de discussions comme « balance ton porc », montrent que le chemin est encore long vers une libération de la parole. Les témoignages montrent que, sous un semblant de vernis policé, de nombreuses situations sont simplement tues. Pour que la situation change, la place de l’éducation des nouvelles générations est primordiale. Pour l’école, cela passe par l’apprentissage de l’anatomie certes, mais aussi de ce qu’est la sexualité, ce qu’elle ne peut faire seule et qui n’est pas forcément son rôle premier. Les mouvements de jeunesse prennent aussi leur part de cet immense chantier, sans rien retirer de la responsabilité première de la famille. Toute la société, y compris donc les Églises, est convoquée.
Le dossier de ce mois ne peut embrasser d’un seul regard toutes les questions. Nous avons, par exemple, laissé de côté celle, légitime, de la sexualité des personnes en institution. Mais nous avons tenté, à la manière des peintres pointillistes, de présenter les initiatives, les réalités des professionnels, parfois avec de belles surprises comme cet âge moyen du premier rapport sexuel qui prend à contre-pied les lieux communs.
Comme avec un flash pour une photographie, la lumière est crue et parfois trop forte pour ces zones habituellement cachées qui touchent à l’intime. Mais espérons que dans quelques mois ou années, lorsque nous reprendrons cet instantané, le bilan aura alors évolué.
