Ce que dit vraiment la Bible

L'amour, la charité, la compassion *

01 mars 2018

Aimer ceux que l’on n’aime pas

D’abord, Jésus n’a pas été l’« inventeur » du concept d’amour du prochain, les prophètes des temps anciens (Lv 19.18, cf. aussi Osée, Michée, Ésaïe) avaient déjà dit que Dieu ne voulait pas des sacrifices et des offrandes, mais qu’il voulait que l’on aide les veuves et les pauvres.

On ne nous demande pas de nous forcer à aimer, il ne s’agit pas d’un ressenti émotionnel mais d’une attitude pratique et concrète. C’est pourquoi les Églises chrétiennes organisent des actions destinées à tout le monde et à n’importe qui, et ne se bornent pas à dire aux gens qu’on les aime !

Le terme « amour » est-il bien choisi ?

On n’a jamais trouvé de mot simple et satisfaisant pour traduire ce très beau mot grec agapi (aγaπη), la charité, le don de soi, la compassion, le Salut, la vie, ce n’est pas simple.

Il faut « aimer Dieu », qu’est-ce que cela signifie ?

Il est souvent fait allusion, dans l’Ancien Testament, au fait de « craindre Dieu ». Mais le mot est ambigu. Le terme hébreu signifie parfois avoir peur, mais ici, il s’agit du « saisissement » devant le sacré. Dieu n’a jamais demandé qu’on le craigne, ni qu’on l’adore non plus. D’ailleurs, lorsque des gens étaient effrayés par une apparition, l’ange disait « ne crains pas » : donc il ne faut pas avoir peur. Aimer Dieu correspond à se sentir en accord avec les paroles et les actes de Jésus qui révélaient Dieu.

Pourquoi un Dieu d’amour permet-il la souffrance depuis si longtemps ?

L’ambiguïté est née au IIIe siècle avant J.-C., lorsque Alexandre le Grand a envahi le Moyen-Orient et y a introduit la pensée grecque, et qu’on a traduit l’Ancien Testament hébreu en langue grecque (la « Septante »). Le Dieu hébreu (Elohim), qui est bon, n’est pas tout-puissant, on lui désobéit souvent. Le dieu grec (Zeus), lui, n’est pas bon mais il est tout-puissant : il a la foudre en main et il vaut mieux ne pas lui désobéir.
Quand les Septante ont traduit Elohim par theos (dieu hébreu traduit par dieu grec) et Yahvé par Kyrie (Seigneur, ce qui était le titre de Zeus et du roi), ils nous ont embrouillés, et cette confusion dure jusqu’à aujourd’hui.

* Extrait du livre Une bonne Foi pour toutes !!! de Gilles Carbonell, La Barre Franche

Gilles Carbonell

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