Grain de sable

Jésus-Christ unique prêtre d’un unique sacrifice

23 avril 2019

La Lettre aux Hébreux est un des livres les plus mystérieux du Nouveau Testament. 

© Nicolas Renaud

 

D'auteur inconnu et de datation incertaine (entre 60 et 90), le contenu de cette Épitre est riche et complexe. Une thématique déclinée et répétée au long de la lettre est celle de l’établissement d’un nouveau culte – ou plutôt du culte véritable dont le culte à Jérusalem n’était que l’image et la préfiguration – dont l’unique grand-prêtre est Jésus-Christ, le temple, le ciel, et la victime Jésus lui-même. Ce nouveau culte a toujours pour but l’effacement des péchés des croyants, mais il est désormais institué en une fois et pour toujours, par l’offrande d’un sacrifice parfait.

Une nouvelle alliance

Après avoir affirmé que le Fils était supérieur aux anges et supérieur à Moïse, abaissé dans sa mort, puis élevé par Dieu et promu héritier de toutes choses, le Christ reçoit la prêtrise. Non celle instituée par Moïse, car le Christ n’est pas issu de la tribu de Lévi, mais « souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek ». Pour l’auteur, ce personnage mystérieux (Gn 14.18-20) fut la figure du nouveau grand-prêtre, ordonné pour l’éternité (Ps 110.4), médiateur devant Dieu pour offrir un sacrifice pour les péchés.

En cette fin des temps, il n’est plus question de s’appuyer sur l’institution de Jérusalem, ses sacrifices sans cesse réitérés (notamment le sacrifice annuel de Yom Kippur), et sur ses prêtres qui ne sont que des hommes faillibles. Mais le Christ inaugure une nouvelle alliance meilleure que la précédente, dont le culte est devenu céleste : le ciel est le véritable sanctuaire ; le voile qui obturait l’entrée du Saint des Saints n’existe plus, car il est sa propre chair que Christ a donnée ; l’ancien clergé est remplacé par l’unique grand-prêtre, Jésus, qui n’offre pas de sacrifices continus d’animaux, mais s’est offert lui-même. Par son sang, les pécheurs sont purifiés une fois pour toutes, en une offrande parfaite. On remarquera l’originalité du propos qui fait de Jésus à la fois le grand-prêtre et la victime offerte, par lui-même ! Toute l’économie du salut est entre ses mains.

Et une promesse indubitable

Christ est le maître de sa Maison et il donne libre accès au sanctuaire pour les croyants. Encore un autre bouleversement des règles de pureté du Temple de Jérusalem ! Purifiés de corps et de cœur, les croyants approchent librement avec foi du tabernacle céleste. Christ est leur médiateur devant Dieu au sujet de leurs péchés. Ayant lui-même connu et assumé la faiblesse de l’humanité, il est notre médiateur parfait auprès du Père, et nous fait retrouver la voie de l’humanité authentique, le « chemin nouveau et vivant ».

Ce prêtre ne quitte jamais sa fonction, et son sacrifice n’est jamais obsolète. C’est pourquoi les croyants espèrent en une promesse indubitable, celle de leur salut, qui trouvera son aboutissement lors de la seconde venue du Christ.

En ce temps où la guerre détruisait le sanctuaire de Jérusalem et son culte, l’auteur affirma qu’il n’y avait pas lieu de mettre son espérance en un nouveau clergé et en de nouveaux rites expiatoires, car Dieu avait institué en son Fils l’unique prêtre et médiateur pour l’éternité, rendant vain tout sacrifice et expiation institués par les hommes.

 

Christine Prieto

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