À la rencontre de

Françoise Giffard, une femme pressée

01 février 2017

Une licence de mathématiques, une grande école d’ingénieurs, quatre enfants à élever, un master de théologie, un métier à 4/5e de temps, conseiller spirituel des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) à Angers, Françoise Giffard mérite – et accepte sans restriction – le qualificatif de « femme pressée ».

Pour ce qui est de son parcours en religion, elle a longtemps fréquenté des pentecôtistes (évangéliques), mais le fait d’avoir une mère professeur de français-latin-grec lui a donné très tôt un sens critique – enfin, c’est ce qu’elle dit mais, après tout, peut-être qu’elle est née comme ça ! – et une envie de questionner et de comprendre, et ces traits de caractère sont rarement solubles dans la pratique évangélique !

Une solution logique et rationnelle

Des problèmes d’incompatibilité sont donc apparus rapidement, lui interdisant l’accès au « baptême du Saint-Esprit » (baptême à l’âge adulte, qui est plutôt une conversion personnelle). Les choses se sont compliquées un peu plus lorsque Françoise a épousé un catholique : la distance était vraiment trop grande entre les deux confessions. Qu’à cela ne tienne, on n’est pas une scientifique pour rien, une solution a été trouvée, logique, rationnelle pourrait-on presque dire : l’Église réformée ! Et là, elle s’est sentie bien, ici. Ils pensent comme moi, s’est-elle dit, on a le droit de critiquer, de questionner, de savoir…

Mais finalement, à quoi ça sert, tout ça, toutes ces années de théologie, tous ces diplômes ? La question est provoquante mais ne la prend pas au dépourvu, et sa réponse est double.

S’agissant de la Bible, elle dit : c’est un texte pour m’aider à croire, je ressens profondément qu’on a écrit ce texte ancien pour moi, à mon époque, avec mon caractère et mon environnement culturel. Donc, tout le travail qu’elle a accompli – et qu’elle accomplit encore – lui permet de réfléchir à sa foi, au chemin qu’elle a à parcourir, au témoignage qu’elle a à porter. J’aime transmettre mon amour du texte, ajoute-t-elle, et là, on décèle en elle une culture familiale portée à l’enseignement, avec ses bons et ses moins bons côtés.

Une réponse conforme à sa foi

Quant à ses diplômes – c’est vrai, faire des études on comprend, mais vouloir fermement les conclure par un diplôme officiel, où peut être l’intérêt ? – quant à ses diplômes, donc, Françoise met en avant son caractère perfectionniste, voulant aller jusqu’au bout, jusqu’à une conclusion pleine et entière.

L’autre attendu de sa réponse (à quoi ça sert ?) a quelque chose à voir avec sa vie professionnelle : les questions que me pose mon travail doivent recevoir une réponse conforme à ma foi ; dans ma vie professionnelle, je ne montre pas spécialement que je suis chrétienne, mais ça doit se voir, je ne me donne pas le droit d’être simplement comme les autres. Et elle ajoute : un chrétien doit être conscient qu’il a sa place dans le monde tout entier, et non pas seulement dans sa paroisse.

Terminons sur une liste – partielle – de ses activités ecclésiales : Françoise Giffard est membre du Conseil presbytéral de l’Église d’Angers-Cholet, et déléguée de la Région ouest au Synode national. Elle fait partie de la coordination nationale Évangélisation & formation, travaille avec les animateurs bibliques nationaux, et elle aime travailler avec des groupes de jeunes, lire la Bible c’est plus important que juste l’écouter, dit-elle.

Gilles Carbonell

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