François : l’espoir d’une réforme

23 janvier 2017

Depuis le début de son pontificat, le pape François se révèle au fil des semaines et des années un fin communiquant. Du choix de son nom, qui le place plus dans une dimension nouvelle de témoignage que dans une succession avec un pape précédent, aux différents signes vers les petits de ce monde, pas un geste qui ne fasse du bruit et ne soit immédiatement relevé et analysé par la presse.

Ce pape heurte la tradition tout en s’appuyant sur la simplicité évangélique. Il y a là tout le programme d’un réformateur. Pourtant, à y regarder de plus près, il semble qu’après, les actes, les décisions ou les implications théologiques ne suivent pas. Alors, ce n’était que de la communication ? Entendre, un simple vernis sans épaisseur de conviction.

À y regarder encore de plus près, les actes sont ambivalents. Lors de son voyage à Lund, le pape va dans un pays luthérien où le catholicisme était encore interdit il y a peu. Et comble, où l’archevêque est une femme. Il ne pouvait faire plus progressiste. Et pourtant, parallèlement, l’Église luthérienne de Suède ordonne toujours ses évêques dans la succession apostolique. Ecclésialement, on ne peut faire choix plus traditionnel.

De cette analyse, des bruits commencent à se propager : avant que d’être dans la suite du pauvre d’Assise, ce pape est jésuite. Voilà qui explique le décalage entre la pensée et les gestes. Appréciant la cohérence entre la parole et le geste – n’est-ce pas là le même mot en hébreu –, les protestants n’ont guère cet adjectif en estime. Tout est dit.

Et si, tout au contraire, en commençant par le geste et la communication, le pape, dans la petite sphère de liberté qui est la sienne, semait une graine qu’il sera difficile de contenir après ? Habitué à ces gestes que les médias redonnent à l’envi, le peuple de l’Église réclamera peut-être, in fine, la mise par écrit dogmatique. Dans une société de communication, peut-être ce pape pose-t-il les jalons de ce qui sera demain un dialogue œcuménique fécond ? 

Crédit photo : CC BY-NC 2.0

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