Interreligieux

Et si vous choisissiez de Coexister ?

01 avril 2017

Radia Bakkouch, présidente de l’association Coexister, était l’invitée du synode national de l’Église protestante unie de France en mai dernier. Ce mouvement de jeunes est fortement impliqué dans le dialogue interreligieux pour faire vivre la laïcité en France.

Au cœur de l’importation en France du conflit à Gaza, une manifestation pacifique est organisée le 14 janvier 2009 au Théâtre de Saint Léon sur la place Dupleix à Paris. Des fidèles des communautés chrétiennes, juives et musulmanes du quartier se rassemblent en présence de nombreux autres citoyens. 600 personnes sont au rendez-vous. Samuel Grzybowski a 16 ans, il est dans la salle. Sollicité par l’organisateur, il monte sur scène et lance un appel « Je propose aux jeunes qui le souhaitent de me rejoindre pour que nous organisions un don du sang. Faisons couler le sang pour la paix et pas pour la guerre ».

Radia Bakkouch et Laurent Schlumberger au synode de Nancy
©Délie Muller

Une collecte de sang contre la guerre
Dix jeunes répondent présent : Hana et Margot de la communauté juive Adath Shalom, Tristan, Marie-Aude, Tiphaine et Camille de la communauté chrétienne St Léon, Réda, Youssef et Abderrahman de la communauté musulmane de la rue de Javel, et Constantin, un agnostique du quartier. Ensemble, ils fondent un groupe « interreligieux des jeunes du XVe arrondissement ». Une semaine plus tard, le 21 janvier 2009, ils décident, dans les locaux de la synagogue, de se nommer Coexister, de rédiger un manifeste de la Coexistence active et d’organiser ensemble, le 31 mai 2009, une collecte de sang sous le nom de code « Ensemble à Sang % ». L’opération est un réel succès et plus de 300 personnes sont au rendez-vous. Coexister est né.

Défendre une Coexistence active
La Coexistence active prônée par l’association depuis ses débuts est un modèle interactif dans lequel vivre-ensemble dépend des différences. La cohésion sociale est donc créée non plus « malgré », mais « grâce » aux différences. Elles sont coercitives et favorisent la compréhension de l’autre et la compréhension de soi. On parlerait ici d’une interaction entre l’identité et l’altérité, comme s’il s’agissait d’un dosage équilibré à réaliser. Si je m’ouvre à l’autre, je dois me connaître moi-même. Si je veux me connaître moi-même, je dois m’ouvrir à l’autre. Une sorte de boomerang entre « moi » et « lui ». 

Dialogue et solidarité au quotidien
Les groupes Coexister sont le cœur de l’action de Coexister. C’est grâce à l’ancrage local que Coexister peut mettre en œuvre des actions de dialogue et de solidarité au quotidien. Depuis sa création, Coexister est un défi, une aventure qui avance grâce à la détermination des jeunes qui la mènent. Les membres des groupes ont beaucoup d’ambition et d’énergie. Ils ont en commun un projet et la volonté de le défendre. L’existence et la diversité des groupes Coexister sont la preuve qu’avec un peu d’organisation et des convictions communes, nous pouvons réaliser de grands projets.

Les groupes locaux au cœur de Coexister
Plus d’une trentaine de groupes Coexister existent à travers toute la France et plus d’une dizaine sont en cours de création. Être membre implique deux choses. D’une part les adhérents font partie de la grande famille Coexister et sont les maîtres d’œuvre de l’action interconvictionnelle au sein de leur ville. C’est en partageant ensemble et avec l’équipe nationale leurs besoins et observations que le projet Coexister évolue et reste en phase avec les besoins locaux et nationaux. D’autre part, les groupes bénéficient de la représentation nationale du mouvement qui se veut tout autant catalyseur qu’organisme de plaidoirie auprès de toutes les instances concernées.

 

En savoir plus

En savoir plus :
http://www.coexister.fr

Des groupes locaux à découvrir près de chez vous :
Lyon, Grenoble, Valence, Clermont-Ferrand, Menton, Nice, Toulon, Aix-en-Provence, Marseille, Montpellier.

Et des groupes en création :
Chalon-sur-Saône, Villeurbanne, Saint-Étienne, Nîmes, Perpignan.

Commentaires