Donner un sens à la réponse pénale

01 mai 2018

Mise en application en 1983, la mesure de travail d’intérêt général (TIG), portée par l’administration pénitentiaire, constitue une alternative à l’incarcération. À Bourges, l’Association familiale protestante du Cher (AFP) a accepté de recevoir des personnes pour des travaux d’entretien.

Le travail d’intérêt général est un travail non rémunéré, réalisé par une personne de plus de 16 ans condamnée. Il peut être prononcé pour les délits punis d’une peine d’emprisonnement et pour certaines contraventions. Cela peut être des peines prononcées pour des faits de vol, d’outrages, ou de délits routiers, précise Stéphanie Mullier, directrice fonctionnelle du Service pénitentiaire d’insertion et de probation du Cher (SPIP).

Les acteurs du dispositif

Stéphanie Mullier est directrice fonctionnelle du SPIP Cher © Élisabeth Renaud
 
  Le TIG représente 4 % des peines prononcées en France. Les structures pouvant accueillir un TIG sont les collectivités territoriales, les établissements publics, les associations culturelles et les entreprises privées chargée d’une mission de service public. 
Alternative à l’incarcération, cette mesure permet à une personne condamnée de retrouver un lien avec le monde du travail, redécouvrir un métier et trouver une place dans la société, ajoute Stéphanie Mullier.
La durée d’un TIG varie de 20 à 280 heures. C’est le tribunal correctionnel qui peut décider d’une condamnation à une peine de TIG ou le juge d’application des peines ou le juge des enfants qui prend la décision de transformer une peine en TIG.

En fonction des compétences de la personne condamnée, ce peut être des travaux d’entretien et de manutention, de l’aide aux personnes, des tâches administratives… Dans tous les cas, il nécessite avant tout l’accord du condamné. À tout moment, la structure d’accueil peut mettre fin à la prise en charge du condamné.
Le rôle du SPIP est de trouver des lieux d’accueil et d’orienter les « tigistes » vers la structure la mieux adaptée à leur situation.

L’expérience de Bourges

Après sollicitation par le SPIP du Cher, informations et rendez-vous avec la conseillère d’insertion, l’AFP a constitué un dossier et s’est portée candidate pour accueillir un « tigiste ». Une personne référente à l’association a été choisie. Son rôle était d’accueillir la personne, lui donner le travail à exécuter et contrôler le respect des horaires et des délais.
En novembre puis décembre, nous avons accueilli deux personnes au centre paroissial de l’Église et une troisième est en cours au temple, raconte Jacqueline, membre de l’AFP. 

 
Entretien des espaces verts au temple de Vierzon par un " tigiste "
© Michel Chappuis

Nous leur avons confié l’entretien des espaces verts ainsi que des travaux de peinture.
Claude a supervisé le tout : Ils étaient très sérieux, courageux et consciencieux. Il faut quand même savoir que si cela n’entraîne aucun frais financier, l’investissement au niveau de l’accompagnement n’est pas à négliger. Les personnes peuvent avoir besoin d’un outil, d’un conseil… Il ne faut pas être trop loin.
L’expérience a été si concluante à Bourges qu’une demande est en cours pour accueillir un nouveau « tigiste ».

Élisabeth Renaud

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