Mise en route (16)

Dieu est fidèle

01 février 2017

Pays communiste, famille puritaine et piétiste, éducation rigide... Mais une confiance et une espérance intactes. Certains versets bibliques semblent parler d’une foi bien trop grande pour un homme. Et pourtant...

Les choses sont devenues apparentes depuis quelque temps : on n’hérite pas la foi ! Et pourtant... quand je pense à mon parcours de croyant, il y a des choses qui m’étonnent constamment.

Parlons, par exemple, de mon enfance passée en République tchèque – je suis né en 1981. Mon père était pasteur. Le père de ma mère aussi. Du côté paternel, c’était des puritains avec des racines hussites. Du côté maternel, il s’agissait de piétistes convertis dans les années 1920, lorsque la tendance était à « loin de Rome » dans le pays. Bref, j’avais affaire à un mélange plutôt explosif : cinq prières par jour ; lectures à voix haute de la Bible comme de la Parole pour tous ; punitions après les cultes où je ne me tenais pas assez bien ; jubilation quand j’étais malade un dimanche. Mon seul souvenir, ou presque, de l’année du catéchisme est qu’avec un copain on posait les doigts sur une spirale électrique qui chauffait la salle et on jouait à qui tiendra plus longtemps, pendant que mon père parlait. Résultat des courses : je suis devenu pasteur à mon tour.

Si je crois vraiment que la foi est un don (et vous aurez compris que cette affirmation a une saveur particulière dans ma bouche), je dois reconnaître une chose : mes parents ont toujours témoigné de leur foi en paroles et en actes. Ce n’était pas gratuit d’être chrétien sous le communisme et il y a un certain nombre de choses qui ont eu lieu pendant mon enfance – des choses qui m’ont façonné profondément – et que je n’ai comprises que des années plus tard. Ainsi ma mère disait souvent : « Aucune épreuve ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Or Dieu est digne de confiance : il ne permettra pas que vous soyez mis à l’épreuve au-delà de vos forces ; avec l’épreuve il ménagera aussi une issue, pour que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10.13).

Je ne sais pas à 100 % comment ma mère recevait ces paroles de Paul dans sa vie. Il reste que là où j’ai à dire quel verset biblique a façonné ma croyance, il s’agit de celui-ci. Car, si je suis honnête avec moi-même, avec Dieu et avec les hommes, j’ai toujours reçu ce dont j’avais besoin au moment où il y en avait besoin... Et ce n’est pas peu ! Rares sont les Daniel que l’on jette parmi les lions ou dans le feu, et qui en ressortent sains et saufs. Plusieurs sont propulsés sur les traces de Jérémie, lui dont le parcours a été une suite continue du pire, avec les seules promesses de Dieu comme appui. Puisse le plus grand nombre se reconnaître donc en Job : il aurait pu regretter toujours et encore ce qu’il avait perdu, mais il a fini par reconnaître la présence de Dieu auprès de lui. Il s’est alors assis à table avec ses amis. Il est devenu prêt à accueillir le futur... Et il en est sorti mille fois béni.

Paul dit vrai et Dieu est fidèle.

Petr SKUBAL
pasteur dans la Vallée de l’Eyrieux

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