Dossier Eglise et campagnes

Détresse des Églises de terroir

04 janvier 2018

Certains coins de France sont réputés « terroirs protestants ». En dehors de l’Alsace et du Pays de Montbéliard, il s’agit du « Croissant fertile » qui part du Poitou – Charentes et va jusqu’à l’ensemble Drôme – Ardèche, en passant (entre autres) par la Guyenne, les pays du Tarn, les Cévennes, le Bas Languedoc. Ajoutons quelques îlots en Normandie, en Provence et dans les Alpes. Là ont vécu depuis la Réforme et vivent encore une foule d’Églises rurales, avec une conscience historique forte. Par ailleurs, il existe un « pays cathare » où il n’y a plus ni Église cathare ni Cathares, sauf des Cathares réinventés. Mais cela fait vivre le tourisme. Est-ce l’avenir qui attend les « terroirs protestants ? » Quand on est pasteur dans une de ces Églises rurales de terroir, une de ces Églises sans enfant, devant la tristesse douce et résignée de ceux qui voient s’éteindre le protestantisme qu’ils ont connu, on est parfois amené à se poser cette question.

On n’en est pas là. Pas encore. Jamais peut-être. Mais ce qu’on vit sur le terrain est une mutation douloureuse. Et qui dure ! Ce qui est écrit ici n’a aucune valeur sociologique. Les Cevennes, centre historique du protestantisme@ wikimedia.org C’est le ressenti (et le ressentiment !) d’un pasteur issu du « terroir », qui a commencé et achève son ministère dans des Églises du terroir, et qui est passé, en quarante ans, d’une vie paroissiale encore « normale », avec baptêmes et mari...
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Alain Arnoux,
Pasteur des Églises de Bourdeaux, Dieulefit et de la Valdaine.

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