Des gestes qui parlent
Des paroles fortes mais aussi des gestes ! Les actions parlent plus fort encore que les paroles...
Tête de mules ?
Les mules papales sont des chaussures d’extérieur en cuir rouge. À la suite de son élection, en 2013, le pape François refuse de porter ces chaussures d’apparat, symboles de pouvoir. Il opte pour de simples chaussures noires, en veau lisse, plus conformes à la simplicité de son caractère et de son pontificat. La chaussure reflétant souvent le statut social de l’individu et sa place dans la société, le pape François se revendique comme un homme simple : un homme du peuple.
Stupéfiant !
Après sa nomination comme pape, François monte au balcon de la Basilique Saint-Pierre, comme ses prédécesseurs. La foule est massée en bas et attend la fameuse et coutumière bénédiction urbi et orbi, une bénédiction à Rome et au monde, aux fidèles de la place Saint-Pierre et aux catholiques du monde entier. François renverse les choses. Au lieu de bénir la foule, il sollicite d’elle une bénédiction et s’incline pour la recevoir. Suivent de longues minutes de silence. Ce n’est qu’après que le nouveau pape prononce sa bénédiction.
Pardon
Le 22 juin 2015, le pape François, en déplacement à Turin, visite le temple de l’Église vaudoise. Là, il demande officiellement pardon aux Vaudois pour les persécutions qu’ils ont subies de la part de l’Église catholique : De la part de l’Église catholique, je vous demande pardon pour les attitudes et les comportements non chrétiens et même non humains que, au cours de l’Histoire, nous avons eus contre vous. Au nom du Seigneur Jésus-Christ, pardonnez-nous » avait-il dit. Une première !
Des voitures populaires pour un pape populaire
Depuis l’attentat du pape Jean-Paul II en 1981, les imposantes papamobiles blanches ont été une imposante bulle protectrice de verre, blindée. Le pape François a innové en ce domaine en renonçant au blindage et en choisissant des marques et des modèles plus populaires que les fameuses et mythiques papamobiles de chez Mercedes, Ford ou GMC. Ainsi, lors de son voyage aux États-Unis, François est à bord d’une Fiat 500L, le modèle familial de la marque italo-américaine. Le contraste a été pour le moins saisissant de simplicité et d’humilité entre la limousine rallongée et ultra blindée dans laquelle circulait le couple Obama, venu accueillir le pape sur le Tarmac de l’aéroport, et la petite papamobile. Le pape François a maintenu cette simplicité lors de ses déplacements, optant pour une Peugeot lors de son séjour à Cuba, une Kia Soul en Corée, une Izuzu lors de son voyage aux Philippines, une Chevrolet en Équateur… Toutes les marques sont sollicitées. Cette démarche permet à chaque marque de bénéficier en espèces sonnantes et trébuchantes du passage du pape. En 2014, à la vue du Cross-over Kia, les ventes de ce modèle sont montées en flèche…
Cyrille, le frère russe
Après le rapprochement avec Bartholomée Ier, en 2014, à Jérusalem, le pape François a rencontré le patriarche de Russie, Cyrille à la Havane. Hormis la déclaration commune signée par les deux protagonistes, résultat de vingt ans de travail discret mais constant, la rencontre a été marquée par des paroles fortes, historiques, comme l'enfin, nous voici frères ! Mais même l’histoire a ses zones d’ombre. C’est peut-être pour ne pas compromettre cette rencontre historique et ce rapprochement symbolique que le pape a observé un silence assourdissant lors de la crise qui a opposé l’Ukraine à la Russie. Quoi qu’il en soit, les deux responsables religieux ont affirmé qu’ils ne sont pas concurrents, mais frères et ont lancé un appel à la communauté internationale : nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du Proche-Orient et… pour mettre fin au terrorisme à l’aide d’actions communes, conjointes et coordonnées.
Logement !
Après sa nomination comme archevêque en 1998, Jorge Mario Bergoglio refuse de loger dans la résidence destinée aux archevêques. Il opte alors pour un petit appartenant près de la cathédrale. Après son élection comme pape, il agit de manière similaire. Il refuse de résider dans les appartements qui lui sont réservés au troisième étage du palais apostolique. Il préfère rester dans la résidence Sainte-Marthe qu’occupent les cardinaux lors des conclaves. Il s’y sent moins seul et plus à l’aise. Laissant la chambre 207 que le tirage au sort lui avait attribuée à la veille du conclave, il occupe la suite 201, la plus spacieuse, qui compte trois pièces : un bureau, un salon et une chambre. Le choix de la simplicité.
Une accolade signifiante !
En 2014, François programme une visite à Jérusalem et annonce que le sommet de celle-ci sera la rencontre avec le patriarche Bartholomée Ier. Cette rencontre se déroule dans la Basilique du Saint-Sépulcre. Les deux responsables religieux se recueillent ensemble et embrassent la pierre de l’onction, comme on l’appelle, cette plaque de marbre où le corps supplicié de Jésus aurait reçu les soins préalables à son ensevelissement des mains de Joseph d'Arimathée. Le pape François et le patriarche Bartholomée restent longuement en prière. Bartholomée Ier a conclu cette rencontre en disant à son homologue : Nous avons engagé un baiser d’amour. Le pape a alors voulu baiser le vêtement de Bartholomée, en signe d’humilité et de dévotion. Ce geste de fraternité s’est terminé dans une accolade fraternelle, symbole fort d’une réconciliation amorcée.