À la rencontre de

David Perez, nouvel aumônier de l’hôpital de Niort

01 septembre 2017

David Perez est un jeune pasteur de l’Église baptiste, en poste à Niort depuis cinq ans. L’an dernier, il est devenu aumônier à l’hôpital.

 

Originaire de Barcelone, David Perez maîtrise parfaitement quatre langues (sans compter les langues bibliques). Après des études d’économie et de gestion d’entreprise, et un an dans un cabinet d’audit, David a compris que ce n’était pas là sa vocation. Il a entamé des études de théologie sans être sûr de vouloir être pasteur, une vocation qui s’est affirmée peu à peu tout au long de ses cinq ans d’études. Il a rencontré sa future épouse à Paris, mais elle partait s’installer à Niort… Alors, lorsque l’Église baptiste de Niort lui a proposé de faire son stage pastoral chez eux pendant sa cinquième année d’études, il n’a pas hésité. À la fin de ce stage, l’Église lui a demandé de rester comme pasteur, et ils se sont mariés.

À l’écoute de l’autre

L’aumônerie hospitalière vient donc compléter ce ministère. L’aumônerie hospitalière, c’est l’accompagnement spirituel et humain des personnes qui sont à l’hôpital. Cet accompagnement peut être demandé aussi bien par des personnes hospitalisées que par le personnel soignant. Il s’agit surtout d’être à l’écoute de l’autre, d’apporter parfois une parole d’encouragement et de soutien, ou simplement d’être présent dans la souffrance de l’autre.

 
© Laureline Perez
 Parfois je propose la lecture d’un psaume ou une prière, et en général les personnes apprécient beaucoup. J’accompagne aussi des familles en deuil, prépare des obsèques à la chapelle, reçois des personnes en entretien dans mon bureau... Pour devenir aumônier protestant, il faut avoir fait des études de théologie et obtenir l’agrément de la Fédération Protestante de France. Pour affiner ses compétences, David suit actuellement une formation en relation d’aide.

Des moments forts

L’aumônier est salarié de l’hôpital (c’est une des dispositions prévues par la loi de 1905), mais il est entouré d’une équipe de bénévoles des Églises locales environnantes (baptistes et protestants unis). Deux fois par mois, ils se retrouvent pour évoquer leurs visites et méditer autour d’un texte biblique. À Niort, les aumôneries protestante et catholique travaillent en étroite collaboration. D’ailleurs, un aumônier répond aux appels qui lui sont faits, et s’il voit souvent des protestants, il peut aussi faire des visites dans les services et proposer de rencontrer ceux qui le souhaitent. Certains vont dire d’emblée qu’ils sont athées ou agnostiques, mais je réponds toujours que cela n’empêche pas de pouvoir discuter un peu ensemble, et en général ils sont tout à fait d’accord. La plupart des personnes sont contentes de recevoir la visite de l’aumônier et les conversations varient. Parfois on reste sur des thèmes plutôt ordinaires, et parfois aussi, les gens osent se confier, et ce sont des moments forts.

Une présence

L’articulation de l’aumônerie et du ministère pastoral requiert une gestion du temps complexe et une grande souplesse, d’autant que David et sa femme seront bientôt d’heureux parents. Mais annoncer l’Évangile est toujours une joie : La foi en Jésus Christ donne du sens à chaque moment de l’existence. Ma joie à l’Église, c’est de voir une communauté qui s’épanouit et qui s’implique concrètement dans l’annonce de l’évangile, en parole et en actes. À l’hôpital, c’est différent. Les personnes que l’on visite sont souvent en grande souffrance, et là, parfois, on a l’impression de ne pas pouvoir faire grand-chose pour elles, on peut facilement se sentir impuissant. Mais être présent, être à l’écoute, accompagner la souffrance de l’autre, ça peut parfois ne pas paraître grand-chose, mais finalement, c’est fondamental et ça peut faire la différence chez la personne qui souffre.

Pour se ressourcer David peut compter sur la vie familiale, les amis de la fac de théologie, le foot, mais surtout, last but not least, les temps personnels de méditation et de prière sont essentiels pour se ressourcer, faire le point dans sa vie, et continuer à avancer !

Pascale Renaud-Grosbras

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