À la rencontre de

Corinne Bitaud

01 octobre 2018

Corinne Bitaud est ancienne responsable scoute et formatrice du parcours « Église de témoins » qui s’est déroulé à Orléans.

Comment vous présenteriez-vous ?

Corinne Bitaud : J’ai quatre grands enfants et je suis grand-mère d’un garçon de 2 ans. Docteure en science du sol et ingénieur agronome, je suis directrice d’une struc ture professionnelle de recherche appliquée et d’expertise en agronomie. J’ai fait mes études en ayant mes deux premiers enfants.
Je suis présidente du CP de l’Église protestante unie de Créteil et membre de la coordination nationale d’évangélisation et de formation. C’est à ce titre que je me suis engagée dans la formation Église de témoins. 

 

Tout en travaillant, j’ai obtenu la maîtrise de théologie in abstentia de Strasbourg.

Que représente pour vous votre engagement dans le scoutisme ?
C. B. : C’est une longue et belle aventure. Jeune, j’ai fait du scoutisme et j’ai été responsable à Marly, puis cadre régionale en Lorraine chargée de la pédagogie et de la vie spirituelle de la branche moyenne. En réalité, j’ai toujours été formatrice ; ainsi, pendant mes études d’agronomie, j’ai enseigné les sciences naturelles.

Que diriez-vous aux parents qui hésitent à inscrire leur enfant dans le mouvement scout ?
C. B. : Le scoutisme est une grande école pour la vie. L’enfant apprend à se débrouiller, à vivre avec les autres, à prendre des responsabilités. Pour les aînés, ils apprennent à structurer un projet sur un à trois ans.
La guerre a montré que la culture n’empêchait pas la barbarie. Par contre, ce qui est facteur de paix, c’est la fraternité, le vivre ensemble, le respect des différences considérées comme valeur ajoutée. Je prône la coéducation. Engagée dans le scoutisme, j’ai appris à mieux comprendre les autres et moi-même, à donner du sens à ma vie en mettant mes connaissances en lien avec la spiritualité. Mes chefs spirituels ont été, notamment, les pasteurs Corinne Akli et Guillaume de Clermont. J’ai fait une pause pour élever mes enfants mais, lorsqu’ils ont été adolescents, je me suis réengagée de 2007 à 2017 comme cadre régional et national des Éclaireuses et Éclaireurs unionistes de France et j’ai mis en application dans le scoutisme mes connaissances en développement acquises dans mon métier et mes connaissances théologiques.

Avec un emploi du temps déjà très chargé, comment arrivez-vous à dégager du temps pour assumer vos multiples engagements ?
C. B. : Cette question est essentielle. Les plus occupés s’engagent car, avec ces engagements multiples, se crée une capacité à s’organiser, à choisir des priorités. L’exemple du seau rempli de cailloux l’illustre bien. Le remplir d’abord de gros cailloux (les priorités), puis de cailloux de taille moyenne pour finir par du sable et même de l’eau. J’ai remarqué que je trouve mon repos en faisant des choses différentes de celles que je fais dans mon travail. Mais, bien sûr, ces engagements multiples n’ont été possibles qu’assumés en famille avec mon mari et mes enfants.

Voyez-vous un lien entre vos engagements au sein du scoutisme et votre engagement pour la formation ?
C. B. : Oui, pour deux raisons. D’une part, les maîtres-mots du scoutisme, engagement et service, sont aussi des prérequis pour témoigner. D’autre part, lorsqu’on examine le parcours des pasteurs, on observe que beaucoup d’entre eux ont été scouts avant de devenir pasteurs. Beaucoup de présidents de Conseil presbytéral et de région ont également été Éclaireurs

Propos recueillis par Marie-Laure Guttinger

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