Édito

Bonjour sinon rien

01 mars 2018

Il suffit parfois de pas grand-chose pour adoucir le quotidien, un sourire gratuit croisé dans la rue, le regard bienveillant d’un collègue, un signe de main d’un automobiliste pour remercier de l’avoir fait passer... Le contraire est aussi vrai, un ton désobligeant, une parole sèche, un regard fusilleur et la journée est gâchée. La bienveillance est naturelle chez certains, moins chez d’autres et pourtant elle change tout. Elle est l’objet du dossier de ce mois-ci.

Avez-vous remarqué ? Depuis quelques temps, la mode chez les vendeurs de grandes surfaces est le bonjour impératif. Ne ne vous avisez pas d’aborder un vendeur par un « Je m’excuse », vous aurez droit à un « Bonjour » bien appuyé, signifiant clairement que vous n’êtes qu’un malpoli de ne pas dire bonjour même si vous vous excusez de les déranger. La dernière fois que cela m’est arrivé, c’était avant Noël. Une vendeuse et moi nous nous heurtons. Je m’excuse et en profite pour lui demander où se trouve un produit. Elle me répond « Bonjour » en appuyant fortement sur le mot. Furieuse, je rétorque « Bonjour » en appuyant encore plus fort et pars sur le champ. Un client, qui a assisté à l’échange, me regarde en souriant et me dit où se trouve le produit en question. Il n’empêche que sa gentillesse n’a pas effacé ma colère pour le reste de la journée et aujourd’hui, quoiqu’il arrive je commence toujours mes phrases par un « Bonjour » formel et tant pis, je ne m’excuse plus.
Élisabeth Renaud

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