Dossier Parole protestante en Basse-Normandie

Bénin : penser la fin du monde

11 janvier 2017

La Constitution de l’Eglise protestante unie de France le stipule dans son Titre V – Ministères et ministres de l’Union, article 18 C –Dispositions communes aux ministres et personnes exerçant un ministère, § 10 – Formation initiale et continue : 

Les ministres et ceux qui exercent un ministère, collégial ou personnel, doivent être attentifs à leur propre formation, initiale et continue. 

Le règlement d’application du paragraphe 10 précise cette injonction sous la titraille Formation continue : 

 Chaque ministre doit suivre un stage de formation continue au moins une fois tous les cinq ans. 

 

Concrètement, cela se traduit chaque année par l’envoi à tous les ministres de l’EPudF, de l’Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine et de l’Eglise protestante unie de Belgique, d’une brochure réalisée par la Communion protestante luthéro-réformée proposant toute une série de formations. Ces dernières peuvent être à dominante ministérielle ou professionnelle, de perfectionnement, de retour sur ses convictions ou encore de réflexion sur des questions de société, prendre la forme de formations théologiques, à l’écoute, à l’accompagnement ou recouvrir des champs inédits, se dérouler en France ou à l’étranger en y associant différents partenaires. 

 

La brochure 2016 présentait pour début avril un stage au Bénin intitulé : « Développement durable et fin du monde : une tension féconde ». Sans beaucoup de concertation,trois des pasteurs du consistoire de Basse-Normandie s’y inscrivaient dans les jours qui suivaient son arrivée : Christiane Nyangono-Lecarpentier, Basile Zouma et Eric Trocmé. Avec des raisons et des attentes similaires : le plaisir de fouler à nouveau le continent africain, le goût de la confrontation et de la rencontre interculturelle, l’envie de réfléchir de façon renouvelée. « Face aux discours alarmistes et apocalyptiques générant souvent angoisses et culpabilité, interrogeaient les organisateurs, comment nous situons-nous dans notre ministère pastoral ? En quoi cette situation nous interpelle-t-elle dans notre réflexion théologique ? Quels sont les engagements concerts envisageables ? »

Il y avait de quoi être tenté ! 

 

12 pasteurs français, 12 pasteurs béninois et 4 accompagnateurs se sont ainsi retrouvés pour une dizaine de jours à l’UPAO (Université protestante de l’Afrique de l’Ouest) de Porto-Novo. Avec un programme dense alternant travail biblique, échanges d’expériences, travaux de groupes, visites, cultes, reprises, bilans. Elian Cuvillier, professeur de Nouveau Testament de la faculté de théologie protestante de Montpellier et le pasteur Jean-Blaise Kenmogne, directeur du Cercle International pour la Promotion de la Création (CIPCRE) y ont apporté leurs éclairages aux côté de divers professeurs de l’UPAO. A terme, une session fructueuse, conviviale et fraternelle. Avec une seule envie : celle de se revoir. Ce qui pourrait bien être possible en France, et plus particulièrement en Normandie. 

Eric Trocmé

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